Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) _ Partie 1

Aujourd'hui, on commence fort. Le DPE est sans doute le plus emblématique des diagnostics obligatoires. Pour les puristes, merci de ne pas me tomber dessus, cet article ne vous est pas destiné. Le but est d'expliquer la philosophie d'ensemble et la rendre accessible.

Remanié à de nombreuses reprises depuis 2006, le mode de calcul du DPE n'en finit plus de s'affiner. Sa dernière mouture est parue en juillet 2024.

Le grand public connait généralement le DPE et c'est même celui qu'il cite le plus spontanément, sans forcément savoir vraiment à quoi il correspond. Je vais essayer de vous l'expliquer en quelques lignes.

Comme son nom l'indique, le Diagnostic de Performance Energétique s'occupe principalement de la performance énergétique de votre logement. On part du principe que consommer le minimum d'énergie et polluer moins sont des opinions plutôt bien partagées par la population (si ça ne coûte rien...)

Pour celà, il faut parvenir à recenser ou caractériser:

• Tous les éléments de l'habitation qui "perdent" ou consomment de l'énergie (combles, murs, fenêtres, sol, eau chaude sanitaire...)

• Tout ce qui apporte de l'énergie à l'habitation (système de chauffage, apports solaires...)

Ainsi, la première lettre de votre DPE représente la quantité annuelle d'énergie (chaleur) au m² que vous devez fournir à votre maison pour qu'elle conserve un confort standard.

Généralement, c'est là que viennent les premières objections du client, et c'est normal, personne ne lui a jamais rien expliqué.

Chaque famille a son mode de consommation bien à lui. X ne supporte pas une température en dessous de 22°, alors que Y tolère parfaitement les 16° avec un gros pull. Quant à Z, il prend 4 bains par semaines. On est déjà face à de gros écarts de consommation. Si vous êtes 5 dans 100 m² ou 2 dans 180 m², vous ne consommez sans doute pas la même chose. Pareil si vous habitez à Gavarnie ou à Cazères.

Et pourtant, il fallait bien trouver une solution pour pouvoir comparer tous les logements entre eux à travers le pays, et cette solution, c'est la méthode 3CL, pour Calcul de la Consommation Conventionnelle des Logements.

Cette méthode, on lui trouvera des défauts, mais elle a de grands mérites. Elle permet de ramener chaque logement à un même référentiel.

Tout comme la consommation annoncée de votre voiture est celle de tests réalisés dans des conditions que vous ne reproduirez jamais, la méthode 3CL ne correspond à aucun mode de vie réel d'aucune famille. Elle est pensée comme un test mené en laboratoire, avec des données communes, et des méthodes de calculs communes.

Ainsi, on va se servir de températures de références extérieures moyennes, sur un nombre de mois donné, pour une zone géographique donnée (Jura ou Pays Basque), on va considérer que l'on maintient la température intérieure à 16°C en semaine lorsque l'habitation est inoccupée, qu'on part en vacances une semaine en décembre, et que pour telle surface habitée, il y a tant de personne qui y vivent (et y consomment de l'énergie).

L'objection qui vient souvent quand on parle de la semaine d'absence en décembre, c'est qu'on prend ses vacances au mois d'août, alors c'est complètement idiot, etc.... J'ai moi même fait cette remarque lors de ma formation, vous n'êtes pas seuls. Il faut garder à l'esprit qu'on étudie principalement les déperditions thermiques et les besoins en chauffage.

Le DPE, pour résumer, ça parle de nos besoins en confort thermique.

Maintenant, il faut savoir comment on arrive à obtenir ce confort.

Et ça, ça sera expliqué dans la deuxième partie....